La démarche de Pascal Mirande est axée sur la confrontation et la vigilance : la confrontation entre un élément du paysage et une fabrication qu’il réalise ; la vigilance comme réflexion générale sur la véracité des images, qui invite à être attentif à ce qui est regardé.

Pourvoyeur d’illusions, faussaire de réalités, Pascal Mirande se nourrit de cinéma, de littérature, d’art lui-même et de tout type de mythes. Intrigué par la puissance des images et des récits à pouvoir être parfois plus crédibles que la réalité elle-même, il manipule avec malice le paradoxe entre ce que l’on croit et ce qui est.

Il crée de nouvelles connivences en jouant avec les échelles, en détournant les matériaux ou en perturbant le point de vue. Les arbres ont une place particulière dans son travail, plus généralement les éléments et matériaux naturels. Le littoral charentais, les forêts, les grands espaces, les lieux de mémoire, sont ses terrains de jeu favoris.

La recherche photographique et plastique de Pascal Mirande s’écrit dans un dialogue entre des formes dérisoires et éphémères – ses constructions, des objets détournés, le corps humain – et des lieux puissants de mémoire – monuments, lieux historiques ou emblématiques, « nature », mythes, art, grandes inventions…

Les images sont travaillées à partir d’esquisses et de dessins, dans une composition aboutie, documentée par de minutieuses recherches littéraires, scientifiques, philosophiques, historiques… De sa formation de peintre, a conservé le travail de la matière et l’interaction avec la lumière. Le sujet n’a pas autorité, c’est l’équilibre entre l’objet et la composition qui fait son œuvre.

Il joue avec le temps et cherche l’imprévu qui déstabilise son projet consciencieusement élaboré. Cet invité surprise peut être le sujet photographié, un nuage, un souffle…

Les qualités propres du matériel et du procédé photographiques qu’il choisit, sciemment, s’insinuent dans le travail : argentique, mais aussi cyanotype, collodion humide, numérique, jusqu’à sa technique au stylo Bic pour réaliser ses dessins. Dans plusieurs séries l’artiste utilise la stéréoscopie, pour donner à voir des univers différents quand les images sont regardées avec ou sans les lunettes 3D appropriées.

Sa photographie résulte de la conjonction du lieu, de la construction et des histoires de chacun.